Le service d'amateur

Je vous livre ici une petite réflexion personnelle sur notre passion suite à divers discussions ou écoutes sur l'air.
Depuis que j'ai obtenu mon certificat d'opérateur en 1992, je n'ai de cesse d'entendre sur l'air deux termes par les OM concernant leur matériel :
1. les conditions de trafic (voire "les conditions de travail")
2. les conditions d'amusement
S'il est bien une chose qui me choque, c'est d'entendre le terme numéro 2. Pourquoi : notre passion a été définie comme un service (le service d'amateur et d'amateur par satellite). Si certains désirent en faire un loisir je ne suis pas d'accord, combien même ces personnes seraient radioamateurs bien avant que je ne sois autorisé à émettre. Je refuse donc toute considération d'ancienneté dans ce débat; à partir du moment où on est radioamateur, on a le droit au chapitre. Je désire donc insister sur le fait que notre passion est et doit demeurer un service. S'il devient loisir, il le sera au même titre que la CB ou que la pêche à la ligne. Ce qui me gêne dans le terme loisir, c'est sa proximité avec le terme consommation. Car en effet, si notre passion devient un loisir, il deviendra un bien de consommation. Certes, vous me direz qu'il le devient déjà. Si c'est le cas, il est grand temps de se poser la question sur son devenir. Et cette question prend toute sa valeur lorsqu'on écoute les conversations. Certains OM affirment ne plus vouloir se manifester sur les relais à cause des divers brouillages, pendant que d'autres fustigent les QSO HF "tamalou". Alors évidemment, on ne va pas faire la chasse à tout ceci, le but de ma réflexion n'est pas là. Mais quand des OM prétendent ne pas vouloir se mêler des histoires sous prétextes qu'ils n'aiment pas les histoires, c'est justement là qu'est le problème à mon avis. Au même titre que certains ne veulent pas s'impliquer pour avoir été témoin d'une agression sous le fallacieux prétexte de ne pas vouloir d'histoires. Il faut savoir que, lorsqu'on fait partie d'une société, en l'occurrence la société dans laquelle nous vivons, nous sommes tous obligés d'y apporter notre contribution. Voilà pourquoi le terme juridique de "non assistance à personne en danger" existe.
Et cela s'applique à notre communauté qu'on le veuille ou non. Cette réflexion rejoint un peu celle des syndicats qui se plaignent aujourd'hui et à juste titre, d'avoir de moins en moins d'adhérent. Faire partie d'une entreprise c'est s'impliquer dans la vie de celle-ci : lors d'un entretien d'embauche, on demande souvent aux candidats s'ils connaissent l'entreprise dans laquelle ils veulent travailler. Ce petit parallèle est valable pour notre activité radioamateur (vous constatez que j'ai parlé d'activité). Dans le sens d'activité, on comprend le terme actif, comme activer un indicatif spécial, activer sa station etc. De même qu'il s'agit d'une activité non rémunérée, donc bénévole et pour vous en convaincre. regardez ce qui se fait au niveau FNRASEC.
Voilà pourquoi tout le monde est concerné. Et la baisse du nombre de certificat d'opérateur nous concerne tous : aujourd'hui, les radio-club se désertifient avec notre nouveau mode de consommation lié, à mon avis, à la mondialisation. Je ne tiens surtout pas à ce que compreniez ce discours comme un discours marxiste. Je voudrais simplement vous faire prendre conscience que la façon dont nous agissons au quotidien impacte fortement notre devenir. Je ne rentrerai pas non plus dans un discours pro-associatif, étant moi-même actuellement Vice-président de l'URC, je deviendrais juge et partie. Non, je veux simplement affirmer que notre premier devoir est de pérenniser notre activité.
Actuellement, quelques blogs ou pages d'information OM sont en suspens. D'autre part, bon nombre d'OM font référence au film si célèbre "si tout les gars du monde" : au-delà de l'analyse du titre qui est assez évocateur sur l'aspect solidaire, il faut analyser le film dans lequel on voit un équipage se déchirer sur la responsabilité d'une épidémie. Mais, ce même équipage voit son salut dans l'acharnement que chacun mettra à aider les autres membres et cela, même s'il ne partage pas forcément le même avis, la même idée ou que sais-je encore. Dans ce film, le bateau fait office de communauté dans laquelle tout l'équipage est embarqué et la survie de tous peut provenir de chacun d'entre eux.
Voilà pourquoi j'insiste sur l'aspect "service" de notre activité. Elle doit demeurer ainsi, non seulement dans les textes, mais aussi et surtout dans les esprits. De même que cela doit être transmis aux générations futures. C'est pourquoi je fais partie de ces OM, peut-être qualifiés de rétrogrades si vous voulez, qui sont contre :
- hamsphère : ceci n'a rien à voir avec de la radio, qu'on ne s'y trompe pas ! il ne s'agit que d'une simulation de la radio. La radio prend sa racine dans le terme radioélectricité. Il s'agit de signaux électriques émanant d'un générateur et transmis par le biais d'ondes électromagnétiques elle-même soumises aux aléas de la propagation.
- le rapprochement d'avec la CiBi qui, elle, est un loisir. Ne faites pas l'amalgame avec le terme "anti" qui signifie "contre". Si certains sont pour une déréglementation (à peu de choses près) de manière à ouvrir une passerelle au cibiste, elle n'a pas lieu d'être. Cette passerelle existe déjà, elle s'appelle : le certificat d'opérateur, obtenu après un examen.
Je reste d'ailleurs persuadé que cette déréglementation rejoint l'idée générale de donner accès à tout, à tout le monde, sous des prétextes financiers. Si tout a pour but la consommation, demain vous devrez vous acquitter d'une somme pour l'air que vous respirez.
A présent, je vous demande bien réfléchir et chacun en tirera les conclusions qui lui plaisent, mais restons objectifs sur ce que doit rester l'émission d'amateur.
Merci de m'avoir lu.
73's de F5IDC